• Avant-hier, je suis allée à L. revoir notre camping... J'ai fait toute la route et je suis arrivée là-bas un peu tard. Le gérant m'a reconnue à la grille, il est venu avec un grand sourire et m'a demandé quand tu allais arriver avec le camping-car. Je lui ai répondu que tu ne viendrais plus... Aux larmes dans mes yeux et à ma voix toute tremblotante, je crois qu'il a compris...
    Alors, gentiment, il m'a proposée de ne pas rester dehors et de rentrer passer la nuit gratuitement dans le camping. Je me suis garée à ta place, sur notre emplacement face au lac, derrière les petites haies...
    Tant de souvenirs ici... tant de souvenirs... je n'ai même pas eu assez de la nuit entière pour les évoquer tous... J'avais l'impression que nous avions quitté cet emplacement hier, que nous avions regardé le lac hier, que nous avions déjeuné ici hier...
    Il faisait à peine jour quand le gérant m'a aperçue, fumant une cigarette, assise près de la voiture. Il est arrivé sur son vélo, comme à son habitude, avec un sourire plus petit cette fois-ci et m'a proposé de venir boire un café avec lui et sa femme. J'ai refusé poliment, je l'ai remercié pour tout et je suis rentrée à la maison, avec tous nos souvenirs plein les yeux, avec toutes ces images magiques de nous plein le cœur...


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    Mon portable ne vibre plus. Pourtant je vérifie au moins 100 fois par jour si je n'ai pas reçu de message de toi. Et 100 fois je l'ouvre pour regarder tes photos qui n'en ont pas bougé... Le téléphone blanc, quant à lui, n'a pas sonné une seule fois depuis toi. Il attend là, bien trop silencieusement, tout comme moi, que ta voix vienne le réveiller.
    Tout comme moi qui attends qu'un mot de toi vienne m'éveiller et me sortir de ce cauchemar dans lequel je vis avec ton fantôme. Je lui parle, je lui souris, je lui pleure, je lui confie. Je t'aime et mon seul espoir est que tu prennes la place de ce fantôme, que tu lui redonnes vie, que tu me rendes mon sourire, celui que tu aimais tant...


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    C'est lorsqu'on perd soudainement tout ce qu'on aimait le plus, tout ce à quoi on tenait le plus, qu'on s'aperçoit à quel point tout cela nous était important, nous manque et nous laisse ce vide et ce silence terribles au bord du coeur.
    J'ai non seulement perdu la femme que j'aime, la femme de ma vie, mon Grand et Unique Amour, mais j'ai aussi perdu tout ce qui est autour d'elle, tout ce qui va avec elle, tout ce qui fait qu'elle est elle.
    J'ai beau essayer d'avancer, le gouffre finit toujours par me rattraper et m'enfermer en lui, seule. Les jours passent et se ressemblent tous. Ils me laissent là, errante, dans l'attente d'un mot, d'un geste, d'un soupir, d'un souvenir, d'un "je t'aime" égaré que j'espère tant voir retrouver son chemin. Ils me laissent ce goût amer de la tristesse et de la déception, des remords et de la perdition. Ils me laissent tous ces questionnements qui m'arrachent les tripes, toutes ces larmes qui me brûlent les yeux, tous ces "pourquoi nous?", ces "comment est-ce possible?".
    Alors, même si je n'ai pas su t'aimer suffisamment, même si je n'ai pas su te le dire et te le répéter, te le prouver plus encore... je t'aime.


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    J'ai rêvé que tu m'appelais cette nuit, que tu me disais "Viens, viens me chercher, je suis à la gare"...
    Je l'ai rêvé tellement fort, ta voix me semblait si réelle, que j'ai pris ma voiture et que je suis partie t'attendre dans la nuit. Je suis arrivée à la gare, j'ai attendu qu'elle ouvre et je me suis assise là. J'ai regardé tous les trains arriver, tous les voyageurs en descendre... jusqu'au dernier... Mais je ne t'ai pas vue... sur aucun quai...
    Hier soir, je devais prendre un de ces trains... pour arriver ce matin jusqu'à tes bras... tes bras qui me manquent tellement...
    Je t'embrasse comme je t'aime Coeur.


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  • Si je ne comprends pas pourquoi tu es partie comme ça, si tu m'as déjà oubliée aussi vite que tu m'as aimée, moi je garderai éternellement de toi :

    Ta fière beauté, ta sage bonté, ta patience d'ange, ton infinie gentillesse et ton immense générosité, ton visage tendre et ténébreux à la fois, tes grands yeux sombres qui me faisaient t'appeler "petite esquimaude", ton sourire magique avec ce petit creux juste là, au bord de ta lèvre, que je ne me lassais pas d'embrasser, tes cheveux si noirs doux et brillants avec leurs petites mèches folles balayant ton regard et dans lesquels j'aimais tant enrouler mes doigts ou repousser d'un geste tendre, ta nuque toute chaude et câline sur laquelle je promenais ma main caressante, ton épaule fragile qui m'a accueillie toutes ces nuits pour effacer mes peines et faire fuir mes peurs, tes bras forts qui m'ont serrée à m'en étouffer de peur que je ne m'envole, tes mains... Ta main ornée de sa petite chevalière dorée, celle que tu trouvais un peu masculine, celle dont j'admirais à la folie le symbole de force et de puissance sur ta main si délicate et si féminine aux ongles rougis...

    Là, moi je te souhaite tout ce qu'il y a de meilleur et de tout mon coeur : rencontrer quelqu'un qui saura t'aimer fort fort fort comme tu aimes, qui saura prendre soin de toi et des enfants, qui t'accompagnera longtemps sur le chemin de la vie, qui sera toujours là pour toi, qui saura te protéger et ne pas te faire souffrir, qui saura panser tes blessures et combler tes vides, quelqu'un pour un amour simple et sans difficultés, sans distance, sans absence, tout en présence et en abondance...

    J'aimerais tant être cette personne-là... Moi, maintenant, je n'oserai plus jamais aimer, ni offrir mon coeur ni ma confiance. Et puis, de toute façon... c'est toi que j'aime, alors...

    [Et je garde de toi ta petite polaire rose, avec la manche vide serrée autour de ma taille pour pouvoir m'endormir, imaginant que c'est ton bras qui vient là me réconforter et peser de tout son amour, ce bras auquel je m'agrippe, nuit après nuit, comme un fragile espoir de te sentir encore tout contre moi...]


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  • J'ai refusé une fois de plus l'invitation de mes parents, prétextant n'importe quoi...
    Ils t'aiment beaucoup... Je sais que, si je les vois, ils vont me demander de tes nouvelles et pourquoi je ne vais plus chez toi pendant les vacances de Pâques et pourquoi toi tu ne viens plus... Je sais que, dès qu'ils vont prononcer ton prénom, je vais me mettre à pleurer ou m'effondrer complètement, devant eux...
    Alors j'ai refusé, pour ne pas leur faire de peine, ni qu'ils s'inquiètent pour moi, pour toi. J'ai refusé pour ne pas qu'ils me trouvent amaigrie ni qu'ils voient mes yeux cernés de sommeil et de pleurs. J'ai refusé parce que je ne saurais pas quoi leur dire ni quoi leur répondre, parce qu'ils ne savent pas tout ce qui existe entre nous, parce que je comprends déjà pas moi-même pourquoi tu es partie si vite, d'un seul coup comme ça...


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    J'ai passé la journée à regarder encore toutes tes photos, nos photos, à les mettre en pleine écran pour pouvoir caresser ton visage, pour me donner l'illusion de ne pas être seule, d'être encore avec toi...
    Je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé, ce qui se passe, à réaliser, à croire...

    On était si pleines l'une de l'autre, si amoureuses... Maintenant, tout ce vide d'un seul coup... Plus aucun sms, les miens qui s'envolent et restent accrochés au vide de tes silences, tous ceux qui restent en brouillons et que je n'envoie plus, les mails, lettres et textes que je t'écris puis que je jette aussitôt... Plus aucun appel, un téléphone qui reste muet, plus ton sourire, plus ton amour, plus rien... que mon coeur en larmes qui déborde...

    Je me demande sans cesse comment tu vas, ce que tu fais, comment les enfants ont réagi, si je te manque, si tu penses à moi des fois et à quel moment, à quel occasion, à quel propos, si tu as envie de moi parfois, si tu m'aimes... Je me demande des milliers de choses qui restent sans réponse et tournent en boucle dans ma tête jours et nuits...
    Je t'embrasse comme je t'aime...


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    Je revois les lueurs qui brillent dans tes grands yeux quand tu as bu, mais juste un tout petit peu et que tu te laisses alors aller, que tu "lâches tout", pour mon plus grand plaisir, pour ton plus grand plaisir. Je revois ces étoiles sur tes lèvres qui font de toi une vraie chipie, toute collante de baisers, tout ennivrée d'aimer...

    Je revois ces photos qu'on s'envoit par MMS, des photos de nous, bien évidemment, mais aussi des photos de tout et n'importe quoi, des objets qu'on tient absolument à se montrer, à se faire découvrir, en avant-première, des secrets qu'on ne sait garder bien longtemps l'une pour l'autre, qu'on a tant hâte de se dévoiler, tellement le plaisir est partagé à leur évocation...

    Je te revois à la porte du camping-car, ton visage affichant toujours un si grand sourire qui me chavire le coeur. Je te revois apportant le plateau du petit-déjeuner dans la chambre. Je revois nos vacances, le soleil, la neige, nos week-end en amoureuses au camping. je revois ta maison, chaque pièce, chaque objet, les enfants, le chat... toi... partout...

    Je nous revois encore tellement si fort, arpentant les rues du village de ton enfance et toi me racontant tes moindres péripéties, tes moindres souvenirs. Nos mains n'osent se tenir à cause des passants pourtant rares mais nos bras se frôlent sans cesse, nos épaules se cherchent, ta main prend la mienne furtivement, amoureusement et nos yeux se caressent du regard.

    Tant de tendres moments de complicité... tant de fois où j'ai ébouriffé tes cheveux, où j'ai chatouillé ton caractère, où j'ai été un peu fière de t'avoir rendue jalouse, par taquinerie, où... on s'est aimées...


    Je revois tant ces moments et tant d'autres, tout aussi complices entre nous. Je revois tout ça, tout, et j'aurais donné ma vie pour que ça ne s'arrête jamais...


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  • Il y a toujours toutes ces photos de toi, de nous, un peu partout dans la maison, comme un peu partout gravées dans mon coeur.

    Chaque soir, je sors très précieusement celle qui est dans le petit cadre doré, dans le tiroir tout près de mon lit, et je t'embrasse pour te souhaiter une belle nuit, de doux rêves, la sérénité de ton sommeil...

    Et, chaque matin, mon tout premier geste est d'ouvrir, tout aussi solennellement, ce même tiroir pour t'embrasser à nouveau, derrière le verre froid et te souhaiter une douce journée, pleine de rires d'enfants, de petits bonheurs simples et de nouveaux espoirs...

    Dors bien mon Ange. Je t'aime.


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  • Finalement je me suis quand même forcée à aller travailler la semaine dernière. Mais en arrivant, j'ai eu l'impression d'être ailleurs, d'être étrangère à tout, à tout le monde. Des gens me parlaient et moi j'avais le regard vide, je n'entendais rien, je ne voyais rien, tant les larmes contenues brouillaient mon regard, tant ton image et ta voix se superposaient à ce qui se trouvait autour de moi.

    Une étrangère avec aucun envie particulière, aucune motivation, aucun sentiment, aucun but. Quelqu'un qui erre là, dans les couloirs et dans les salles, à ta recherche, à la recherche de ce que j'ai perdu et qui représentait ma vie, quelqu'un avec les yeux morts et gonflés de pleurs, de fatigue et de manque, quelqu'un avec les yeux humides et la gorge nouée de sanglots qui ne demandent qu'à sortir et qui sortent, finalement, à la moindre évocation de ton souvenir, de ton sourire...

    Et puis, tout s'est mis à tourner très vite, tout le film de nous 2, tous nos plus beaux instants et je suis tombée, inanimée... Je pourrais t'en vouloir beaucoup de ça, de m'avoir oubliée, abandonnée comme ça, d'un seul coup, toi qui ne supportes pas plus que moi cette idée qui te "glace"... Mais non, je n'y arrive même pas tant je t'aime encore et tant je te trouve magnifique, mon si bel Ange. Je n'en veux qu'à moi-même, finalement, de ne pas avoir su t'aimer comme tu l'aurais mérité, de ne pas avoir su prendre assez soin de toi, de t'avoir fait du mal au lieu de te protéger, au point de te perdre à jamais. Je t'aime. J'ai si froid...


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